serments d'Hippocrate
grec
Hippocrate de Cos - 460 -
370
Serment
d'Hippocrate
Traduit par Émile Littré - 1819-1861.
" Je jure par Apollon, médecin, par Esculape, par Hygée
et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses, les prenant à témoin
que je remplirai, suivant mes forces et mes capacités, le serment et
l'engagement suivants : je mettrai mon maître de médecine au même rang que
les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas
échéant, je pourvoirai à ses besoins ; je tiendrai ses enfants pour des
frères, et s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai
sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales
et du reste de l'enseignement à mes fils, à ceux de mon maître et aux
disciples liés par engagement et un serment suivant la loi médicale, mais
à nul autre.
Je dirigerai le régime
des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je
m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à
personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une
pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un
pessaire abortif. Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans
l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille,
je la laisserai aux gens qui s'en occupent. Dans quelques maisons que je
rentre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout
méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et
des garçons, libres ou esclaves. Quoique je voie ou entende dans la
société pendant l'exercice ou même hors de l'exercice de ma profession, je
tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion
comme un devoir en pareil cas.
Si je remplis ce
serment sans l'enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la
vie et de ma profession, honoré à jamais des hommes. Si je le viole et que
je me parjure, puis-je avoir un sort contraire."
anglais
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